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Bang gang : une histoire d'amour moderne
Vidéo
Edité par Ad Vitam - 2016
Tiré justement d’un fait divers américain, situé dans les faubourgs cossus de Biarritz (assimilables à n’importe quelle banlieue middle-class des States), Bang Gang démarre de manière classique : un groupe de lycéens qui s’ennuie, des stratégies amoureuses qui s’échafaudent, une grande fête qui se prépare dans la vaste maison de l’un d’eux. Dans ce microcosme, Eva Husson s’intéresse tout particulièrement à un trio formé par la blonde George, la brune Laetitia et le sombre Alex. George kiffe grave Alex mais ce dernier est plutôt du genre à enchaîner les conquêtes. Par défi et dépit, George organise un jeu sexuel qui fait vriller la party en partouze. Bang Gang convainc par son sens inné des codes de la jeunesse contemporaine (langage, façon de marcher, rapport à la musique ou aux réseaux sociaux…), par son portrait fin et cruel des relations amoureuses des jeunes actuels. On picole, on se drogue, on baise à tous les étages mais dans un élan vital, sans la moindre trace de culpabilité, sans éclaboussures trash, sans le poids morbide du sida, des armes à feu ou des drogues dures. Les seules menaces encourues ici sont la déception sentimentale, les maladies vénériennes “classiques”, l’éventuel retour de bâton parental. L'amour, le vrai, reste parfaitement absent de cette consommation effrénée, jusqu'à ce qu'il arrive, par accident et pas du tout comme George l'avait prévu. En fait, elle cherchait l'amour là où il ne se trouvait pas, et le trouve là où elle ne le cherchait pas. D'une certaine façon, le spectateur peut se réjouir pour elle, mais on ne pourra pas en dire autant des autres. Le film se veut-il moral pour autant ? Pas vraiment. Husson n'a cherché qu'à comprendre et évite soigneusement de juger ses personnages. Un grand coup de fraîcheur dans le cinéma français