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À bout de souffle
Vidéo
Edité par Société Nouvelle de Cinématographie - 1960
À bout de souffle revient comme s’il ne nous avait jamais quittés. Paris a vieilli. Lui n’a pas changé. Quel est donc ce drôle d’air qui flotte autour de nous ? Est-ce Paris qui refleurit, au seuil de l’été ? Mais au fait, pour tous ceux qui vont le voir pour la première fois, c’est quoi, À bout de souffle ? C’est un polar qui se transforme en film sentimental puis redevient polar. C’est un film sentimental qui se fait trouer par le polar. C’est l’histoire d’un type qui s’embarque dans une sale affaire, puis l’oublie pour se balader dans Paris. C’est l’histoire d’une fille qui se balade dans Paris et se retrouve embarquée dans une sale affaire. C’est l’histoire d’une Américaine qui vit dans un film français. C’est l’histoire d’un Français qui vit dans un film américain. C’est une histoire possible des rapports entre la France et les États-Unis. C’est l’histoire d’une fille et d’un type qui, dans la même ville, dans la même rue, dans le même lit, quoi qu’il arrive, sont toujours séparés par l’Océan Atlantique. C’est une histoire d’amour entre une indécise et un type déterminé. C’est l’histoire d’un type qui, dès qu’il s’arrête de courir, meurt. C’est l’histoire d’un type mobile qui aime une fille stable. C’est l’histoire d’un type qui choisit d’attendre alors que tout le pousse à agir. C’est l’histoire d’un type recherché par les flics pour avoir buté l’un d’entre eux. C’est l’histoire de la vitesse du monde, des filles qui s’y adaptent et des garçons qui ne s’y adapteront jamais. C’est une histoire qui se passe à Paris, avec ses avenues qui tremblent, ses places qui sautent, ses petites rues sans fin, ses passages secrets et ses appartements poudrés de lumière. C’est une histoire pleine de types louches, de bandits, de trafiquants, de flingues, de voitures volées, de filatures, de cadavres, de jazz, de costards et de petites pépées. C'est La Nouvelle Vague, c'est Godard