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Monte Verità
Vidéo
Edité par Filmvest - 2021
Un film qui raconte la préhistoire du mouvement hippie. Même s'il reste trop scolaire par rapport à son sujet, ce film a le mérite de nous faire découvrir ce que fut la communauté libertaire du Monte Verità au tout début du 20e siècle, et combien ce mouvement a marqué l'histoire de la contre-culture mondiale. "Monte Verità" brosse le portrait d'un lieu où tout semblait possible au début du 20e siècle, terrain d'expérimentation de la Lebensreform, un mouvement né en Allemagne au milieu du 19e siècle et qui prônait un retour à la nature. Ce lieu magique qui surplombe Ascona s'appelle le Monte Verità.
Le groupe fondateur, composé d’Henri Oedenkoven, Karl Gräser, Gustav Gräser, Ida Hofmann, Jenny Hofmann, Lotte Hattemer et Ferdinand Brune, entend créer en 1899 une société alternative, une "colonie" en rupture avec les valeurs du patriarcat et de la consommation. L'objectif de ces pionniers? Fuir les valeurs rigides de la bourgeoisie et créer une communauté auto-subsistante, inspirée des phalanstères du philosophe Charles Fourier. On est au tournant d'un siècle finissant et l'entreprise connaît immédiatement du succès. Elle voit débarquer artistes, "réformateurs de vie", anarchistes, libertaires et intellectuels, autant de femmes et d'hommes qui marqueront l'histoire de l'art et de la pensée.
Les écrivains Nietzsche et Hermann Hesse, la chorégraphe Isadora Duncan, le philosophe Max Weber, les peintres Paul Klee et Jean Arp, entre autres, s'y sont rendus, portés par un même idéal de liberté de corps et d'esprit. Naturisme, bains de soleil, danse rythmique, travail de la terre, retour au travail artisanal, amour libre, féminisme et végétalisme sont au coeur d'une pratique qui a vu le jour dans un Tessin encore marqué par la toute-puissance de l'Eglise. D'une certaine manière, on peut dire que l'expérience du Monte Verità préfigure le mouvement hippie et qu'il est une pièce importante de la contre-culture mondiale.
La Première Guerre mondiale sonnera pourtant le glas de cette utopie libertaire et la colline du Monte Verità sera rachetée, en 1926, par Eduard von der Heydt, un banquier allemand qui fait construire par l’architecte Emil Fahrenkamp un superbe hôtel dans le style Bauhaus